La distinction entre ce qu’il y a de germanique et
de gaulois dans les premiers temps de l’histoire de France
date de la fin du seizième siècle, puisque là non seulement
tout était français, mais tous les rois, sans exception,
siégeaient à Paris, lorsqu’ils n’étaient pas en voyage
ou en guerre

Charlemagne, la tête de l’histoire de France
suivant l’opinion vulgaire au moyen-âge

Jean du Tillet (1) – outre les langues anciennes, il parait
qu’il avait étudié les modernes, et en particulier l’allemand.
Frappé de l’absurdité des opinions qui attribuaient aux
Franks une autre origine qu’une origine germanique,
il insiste nettement sur ce point de l’histoire, et cherche
dans la langue tudesque l’explication de noms
des rois qu’il restitue. Quoique cette restitution ne
soit pas toujours heureuse, elle est le signe de ce
besoin de vérité locale trop peu senti autrefois et qui
de nos jours, s’est réveillé avec tant d’énergie

Liutwich par corruption de langue converti en
Clodovée, puis Clovis et Loys signifie homme
d’excellente valeur aux peuples
. Luit est
peuple, wich, homme excellent. Karle par

(2)
1 Jean du Tillet, sieur de La Bussière, est l'auteur d'un Recueil des rois de France qui contient des textes présentant les souverains de Clovis à Charles IX, suivis de développements sur des thèmes divers.
2 Extraits du chapitre XVII (Note sur quatorze écrivains de l'Histoire de France antérieurs à Mézeray) des Dix ans d'études historiques d'Augustin Thierry (3e édition, revue et corrigée par l'auteur, 1839).